histoire


[Extrait] La sorcière de Portobello, P.Coelho
Jung, les 4 étapes du progrès individuel
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Tout le monde cherche l’idéal de la beauté, de la danse, de la divinité, de la musique. Cependant, la société se charge de définir comment ces idéaux vont se manifester au plan réel. (…) Il se passe la même chose pour le bonheur : il existe une série de règles que vous devez suivre, sinon votre conscient n’acceptera pas l’idée que vous êtes heureux.

Jung avait l’habitude de classer le progrès individuel en 4 étapes :

  • la première était la Persona – masque que nous portons tous les jours, imitant celui que nous sommes. Nous sommes convaincus que le monde dépend de nous, que nous sommes des parents parfaits et que nos enfants ne nous comprennent pas, que les patrons sont injustes, que le rêve de l’être humain est de ne jamais travailler et de passer sa vie à voyager. Beaucoup de gens se rendent compte que quelque chose ne va pas dans cette histoire : mais comme ils ne veulent rien changer, ils chassent rapidement le sujet de leur esprit. Quelques-uns veulent comprendre ce qui ne va pas, et ils finissent par rencontrer l’Ombre.
  • l’Ombre est notre côté noir, qui dicte la façon dont nous devons agir et nous comporter. Quand nous tentons de nous délivrer de la Persona, nous allumons une lumière en nous, et nous voyons les toiles d’araignée, la lâcheté, la mesquinerie. L’Ombre est là pour nous empêcher de progresser – et en général elle y parvient, nous nous dépêchons de redevenir ce que nous étions avant de douter. Cependant, certains survivent à cette confrontation violente avec leurs toiles d’araignée, en disant : “Certes, j’ai un tas de défauts, mais je suis digne, et je veux aller de l’avant.” A ce moment là, l’Ombre disparaît et nous entrons en contact avec l’Âme.
  • Par Âme, Jung ne définit rien de religieux ; il parle d’un retour à cette Âme du Monde, source de la connaissance. Les instincts se réveillent, les émotions sont radicales, les signes de la vie sont plus importants que la logique, la perception de la réalité n’est plus aussi rigide. Nous commençons à savoir nous y prendre avec des choses auxquelles nous ne sommes pas habitués, à réagir d’une façon pour nous inattendue.
  • Et nous découvrons que, si nous parvenons à canaliser ce jaillissement continu d’énergie, nous allons l’ordonner dans une centre très solide, que Jung appelle le Vieux sage pour les hommes, ou la Grande Mère pour les femmes.

[La sorcière de Portobello, Paulo Coelho]


[Extrait] La sorcière de Portobello, P.Coelho
Éveiller la passion

“Nous avons tous une capacité inconnue, qui restera inconnue à tout jamais, mais qui peut être notre alliée. Comme il est impossible de mesurer cette capacité ou de lui donner une valeur économique, elle n’est jamais prise en considération.”

“J’ai découvert que de nos jours pour motiver les employés, il fallait plus qu’une bonne formation dans nos centres extrêmement qualifiés. Nous avons tous en nous une part d’inconnu, qui, quand elle affleure, peut produire des miracles.
Nous travaillons tous en vue d’une fin : nourrir nos enfants, gagner de l’argent pour subvenir à nos besoins, donner une justification à notre vie, acquérir une parcelle de pouvoir. Mais il y a des étapes détestables dans ce parcours, et le secret consiste à transformer ces étapes en une rencontre avec soi-même, ou avec quelque chose de plus élevé.
Par exemple : la quête de la beauté n’est pas toujours associée à un objet concret, et pourtant nous la cherchons comme si c’était la chose la plus importante au monde. (…) Les oiseaux chantent, selon Darwin, parce que c’est le seul moyen pour attirer leur partenaire et perpétuer l’espèce. (…) Tous ceux qui parviennent à éveiller des passions répètent quelque chose qui se passe depuis l’âge des cavernes, où les rites de séduction étaient fondamentaux pour la survie et l’évolution de l’espèce. Alors, quelle différence y a-t-il entre l’évolution de l’espèce humaine et l’évolution d’une agence bancaire ? Aucune. Les deux obéissent aux mêmes lois – seuls les plus capables survivent et se développent. (…) Sherine a apporté sur son lieu de travail un nouveau type de comportement, c’est-à-dire la passion. Exactement, la passion, quelque chose que nous ne prenons jamais en considération quand nous traitons de prêts ou de relevés de dépenses. Les gens se sont mis à vivre différemment

“Ce que nous croyons “voir”, c’est une impulsion d’énergie dans une zone complètement obscure de notre tête. Nous pouvons donc essayer de modifier cette réalité, si nous entrons dans une harmonie commune. D’une manière qui m’échappe, la joie est contagieuse, comme l’enthousiasme et l’amour. Ou comme la tristesse, la dépression, la haine – qui peuvent être perçues “intuitivement” par les clients et par les autres agents. Pour améliorer l’activité, il faut créer des mécanismes qui retiennent ces stimuli positifs.”

[La sorcière de Portobello, Paulo Coelho]

 


[Extrait] La sorcière de Portobello, P.Coelho
L’homme donne beaucoup quand il s’offre lui-même

Il est bien de donner quand on est sollicité, mais il est mieux encore de pouvoir tout offrir à qui n’a rien demandé. Et est-il une chose qui se puisse refuser ? Tout ce que nous possédons sera donné un jour. Les arbres donnent afin de continuer à vivre, car retenir c’est mettre une fin à leur existence. Et le plus grand mérite ne revient pas à celui qui offre, mais à celui qui reçoit sans se sentir débiteur. L’homme donne peu quand il dispose que de biens matériels qu’il possède, mais il donne beaucoup quand il s’offre lui-même.”
Khalil Gibran

[La sorcière de Portobello, Paulo Coelho]


[Extrait] Ulysse from Bagdad, EE.Schmitt
Voyage clandestin entre espoir et tristesse

[Lecture] Ulysse from Bagdad. L’histoire d’un irakien qui quitte son pays pour rejoindre l’Angleterre. L’histoire d’un jeune homme porté par l’espoir, mais lesté par les atrocités humaines : guerre, clandestinité. Eric-Emmanuel Schmitt nous conte avec beaucoup de poésie un voyage tourmenté. Extraits.

– Papa, autrefois je me reprochais de changer souvent d’idées ; aujourd’hui je me rends compte que c’est inévitable.
– Tu as raison, mon fils. Le plus difficile dans une discussion, ce n’est pas de défendre une opinion, c’est d’en avoir une.
– Et une seule !
– Oui car nous avons tous plusieurs personnes en nous. Seule l’imbécile croit qu’il est l’unique occupant de sa maison.
– Comment s’y prend-il ?
– Il a bâillonné plusieurs parts de lui et les a verrouillées dans des placards. Du coup, il pérore clairement, d’une voix singulière.
– C’est enviable, non ?
– C’est toujours enviable d’être un crétin. (…) Oui, fils, nous souhaitons débiter un discours simple, ferme, définitif, qui nous persuaderait de servir la vérité en tranches. Or plus l’on progresse en intelligence, plus on perd cette ambition ; on dévoile ses complexités, on assume ses tensions.

(suite…)


[Extrait] La femme au miroir, EE.Schmitt
[Pensée] Trouver la paix

L’homme aspire à la paix, c’est la quête de toute vie.
Être en paix avec soi-même, pour accepter.
Accepter le monde. Et l’autre tel qu’il est.”

C’est la réflexion qui m’est venue à la lecture du roman
d’Eric-Emmanuel Schmitt “La femme au miroir”.

[cilaverce]

3 époques, 3 femmes, 3 vies. Toutes trois se sentent inadaptées au rôle que la société leur impose. Toutes trois devront se découvrir et accepter leur différence, pour trouver un sens à leur vie. Extraits. (suite…)


Violence des échanges en milieu tempéré


Violence des échanges en milieu tempéré, extrait.

Violence des échanges en milieu tempéré nous plonge dans un univers impitoyable : marche ou crève, suis le mouvement général ou exclus-toi tout seul, obéis ou renonce… C’est un constat radical sur le climat qui prévaut désormais dans la plupart des boîtes, sur l’idéologie qui sous-tend de plus en plus le monde du travail : à noter la séquence, particulièrement impressionnante, où les « consultants », entre eux, se chauffent en scandant leur slogan « work hard, play hard ! » comme des troupes se préparent pour la guerre, se conditionnent pour éliminer tout état d’âme… et il paraît que dans la réalité, c’est bien pire !

[Source : videoenpoche]


[Extrait] Les écureuils de Central Park…, K.Pancol
C’est si petit un homme sans rêves

“- Je veux qu’il me raconte… avec ses mots à lui.

Je veux qu’il sache qu’il n’a pas vécu cette histoire en vain, qu’elle m’a sortie de l’eau des Landes, qu’elle peut sauver d’autres gens encore.

Des gens qui n’osent pas, qui ont peur, des gens à qui on répète toute la journée qu’il est vain d’espérer. Parce que c’est ce qu’on nous dit, hein ?

On se moque des gens qui rêvent, on les gronde, on les fustige, on leur remet le nez dans la réalité, on leur dit que la vie est moche, qu’elle est triste, qu’il n’y a pas d’avenir, pas de place pour l’espérance. Et on leur tape sur la tête pour être sûr qu’ils retiennent la leçon. On leur invente des besoins dont ils n’ont pas besoin et on leur prend tout leur sous. On les maintient prisonniers. On les enferme à double tour. On leur interdit de rêver. De s’agrandir, de se redresser… Et pourtant…

Et pourtant… Si on n’a pas de rêves, on n’est rien que de pauvres humains avec des bras sans force, des jambes qui courent sans but, une bouche qui avale de l’air, des yeux vides. Le rêve, c’est ce qui nous rapproche de Dieu, des étoiles, ce qui nous rend plus grand, plus beau, unique au monde… C’est si petit un homme sans rêves. Si petit, si inutile…Un homme qui n’a que le quotidien, que la réalité du quotidien, cela fait peine à voir. C’est comme un arbre sans feuilles. Il faut mettre des feuilles sur les arbres. Leur coller plein de feuilles pour que ça fasse un grand et bel arbre. Et tant pis s’il y a des des feuilles qui tombent, on en remet d’autres. Encore et encore, sans se décourager…

C’est dans le rêve que respirent les âmes. Dans le rêve que se glisse la grandeur de l’homme.

Aujourd’hui, on ne respire plus, on suffoque. Le rêve, on l’a supprimé, comme on a supprimé l’âme et le Ciel…”

[Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, Katherine Pancol]