analyse


Les marques connues sont source de plaisir

Les marques connues sont source de plaisir et d’identification : notre cerveau nous fait apprécier les marques connues en intégrant à notre expérience sensorielle des informations de nature sociale, qui vont véritablement apporter un surcroît de plaisir.

Le neuroscientifique Read Montague et ses collègues ont donné à goûter à des volontaires deux sodas dans des gobelets incolores. Ces deux sodas étaient respectivement du Coca-cola et du Pepsi-Cola.
Lors d’une dégustation “à l’aveugle” (sans savoir ce que les gobelets contenait), une majorité de volontaires a déclaré préférer le gobelet contenant du Pepsi-Cola. Le goût intrinsèque du Pepsi-Cola semble donc meilleur que celui du Coca-Cola.
Mais lorsqu’on a répété l’expérience en laissant les volontaires verser eux-mêmes le breuvage de la canette dans leur verre, ils ont été une majorité à préférer le Coca-Cola. La connaissance de la marque avait changé leur perception gustative.
R.Montague a observé ce qui se passait dans leur cerveau, et a constaté qu’une zone nommée cortex préfontal s’activait : cette zone du cerveau est un carrefour entre les  informations de nature sociale et nos émotions. Autrement dit, ce cortex préfontal prend conscience du fait qu’une majorité de personnes aime le Coca-Cola et va modifier le resssenti émotionnel en conséquence. Les buveurs ressentent effectivement plus de plaisir à boire du Coca-Cola quand ils le savent, et ne le disent pas uniquement par conformisme.

Dans ce contexte, le rôle des médias et de la publicité est absolument central. Ce sont les médias qui assurent la visibilité d’une marque et vont donc submerger notre cerveau d’informations sociales ad hoc, conçues pour augmenter notre plaisir et stimuler notre recherche de produits marqués.

[Extrait de : 150 petites expériences de psychologie des médias]


[Emploi] Le job idéal n’existe pas

Le travail idéal offrirait simultanément :
[cf. “Je veux tout”, de Maurice Thévenet]

  • une bonne rémunération
  • l’épanouissement
  • la reconnaissance
  • la motivation
  • de bonnes conditions de travail
  • une certaine fierté
  • des perspectives d’évolution
  • et : ne pas être trop loin de chez soi, des avantages, une expérience valorisante (CV)…

Il est finalement improbable de tout avoir simultanément.
Alors quelles sont les attitudes les plus couramment adoptées ?

  • revoir ses exigences à la baisse
  • relativiser
  • créer son emploi
  • faire le point sur les conditions et décider de rester ou partir
  • râler, souffrir, et attendre
  • positiver et se bouger, rêver

[Extrait de : en aparté]


De l’inattendu dans un message

La meilleure façon d’éveiller l’intérêt des individus est de briser directement leurs schémas existants.

Nora Ephron est scénariste (Quand Harry rencontre Sally, Nuit Blanche à Seattle), elle se souvient encore de son premier cours de journalisme.

Les élèves sont assis devant leurs machines à écrire et le professeur leur a confié leur première mission : rédiger l’attaque d’un article de quotidien. Le professeur leur dévoila les faits : “Kenneth I. Peters, proviseur du lycée de Beverly Hills, vient d’annoncer que toute l’équipe enseignante se rendrait à Sacramento jeudi prochain pour un colloque sur les nouvelles méthodes d’enseignement. Interviendront notamment à la tribune l’anthropologue Margaret Mead, le président du lycée Robert Maynard Hutchins et le gouverneur de Californie, Edmund Pat Brown.”

Les journalistes en herbe s’attaquèrent donc à leur première “attaque”, en réorganisant les faits pour les condenser dans une seule pharse : “Le gouverneur Pat Brown, Margaret Mead et Robert Maynard Hutchins prendront la parole jeudi prochain à Sacramento, devant les enseignants du lycée de Beverly Hills…”

Le professeur ramassa les feuilles et les parcourut rapidement. Puis il les posa sur son bureau et resta silencieux quelques instants. Lorsqu’il reprit la parole, ce fut pour dire : “L’attaque de l’article est : Il n’y aura pas école jeudi prochain.”

“J’ai vécu quelque chose d’absolument extraordinaire, se souvient Nora Ephron. J’ai brutalement compris que le journalisme, ce n’était pas seulement régurgiter des faits mais aussi en percer le sens.”

Ce professeur a eu un impact formidable avec une idée qui, en quelques secondes, a réécrit le schéma du journalisme dans l’esprit de ses élèves.

[Extrait du livre de Chip & Dan Heath
“Ces idées qui collent : Pourquoi certaines idées survivent et d’autres meurent”]


Les limites du principe d’indépendance

Prendre une décision exige souvent que nous choisissions entre des “inconnus”. Confronté à ce type de complexité, l’être humain se sent souvent impuissant.  Les psychologues ont ainsi découvert que les individus peuvent être conduits à prendre des décisions irrationnelles lorsqu’ils sont confrontés à trop de complexité et d’incertitude.

(suite…)


La campagne qui fait… un tabac

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Fumer c’est être l’esclave du tabac

Assimiler les premières cigarettes d’un adolescent à un acte de soumission à un adulte, voilà le parti-pris de l’association des Droits des Non-Fumeurs (DNF) et de l’agence de publicité BDDP & Fils pour la dernière campagne anti-tabac. (suite…)


Consommateurs et produits de consommation

Une étude du profil des consommateurs de certains produits révèle que ces derniers ne sont pas toujours utilisés par ceux auxquels ils étaient destinés à l’origine. Exemples.

1. des lingettes bébé utilisées par des femmes à la peau sensible pour se démaquiller
2. des rasoirs pour homme pour épiler les femmes ( Gillette a depuis, lancé “Vénus”)
3. des boissons chocolatées pour enfants, dégustées par des adultes (cf. Nesquick)
4. des biscuits petit-déjeuner consommés au goûter (cf. Lu)
5. des yaourts à boire “nomade”, bus à domicile pour le dessert du dîner (cf. Yop)
6 . les biscuits pour enfants, mangés par une majorité d’adultes de plus de 35 ans (1/4 en ont même plus de 50) (cf. Petit écolier de Lu)
7. des yaourts allégés achetés pour les 6-10 ans (par erreur ou par économie)
8. les crèmes de soins pour femmes adoptées par les hommes
9. les céréales pour enfants appréciées par les plus de 35 ans
10. des déodorants pour femmes achetés par des hommes à la peau sensible (30%),
des déodorants pour homme dont le parfums plaît aux femmes (26%)

[A lire sur : JDN]