Bonheur au travail


[Extrait] Le jour où j’ai appris à vivre, L.Gounelle – Des illusions

“Quand on ne se connaît pas… on laisse nos illusions diriger notre vie.”
Extrait de « Le jour où j’ai appris à vivre » de Laurent Gounelle :

Cherche à l’intérieur. Et pour ça, il faut s’accorder de l’espace et du temps rien que pour soi. Laisser émerger des choses… Apprendre à décoder les messages de ton cœur, de ton corps… (…) Entendre les messages chuchotés par notre âme, qui murmure d’une voix si douce, si faible, qu’il faut tendre l’oreille.

Comment veux-tu la percevoir dans le brouhaha incessant ? Pense à toutes ces informations auxquelles on est soumis en permanence. Sais-tu pourquoi on en devient dépendant ? Parce qu’ils induisent en nous des émotions. Et lorsqu’on ressent des émotions, on se sent vivre. Or, plus nos émotions sont induites par l’extérieur, moins on sait les faire émerger de l’intérieur par nos propres pensées, nos actions, nos ressentis. C’est un peu comme si on vivait dans un wagonnet de montagnes russes, ballottés à longueur de journée dans un train dont on ne connaît pas le conducteur et dont on ignore où il nous emmène.

Tu sais, une graine a du mal à germer dans une terre étouffée par une végétation envahissante. Il faut un peu d’espace pour que la lumière vienne à nous. Si on ne prend pas le temps d’écouter notre âme, de recueillir ce qui vient du plus profond de nous-même, alors on risque de ne pas vraiment se connaître. Et quand on ne se connaît pas… on laisse nos illusions diriger notre vie.

Il faudrait que j’illustre mes propos… Tiens prenons mes maris, par exemple. (suite…)


Le temps des vraies relations 2

Je suis fatiguée, en colère et triste de ces modes de fonctionnement. A la vitesse où les gens vivent et consomment et se consument, je parviens difficilement à trouver des amis, des collègues, de la famille, capable de prendre le temps d’une vraie relation… 

1/ Le temps est devenu un tabou. Le simple questionnement sur ce sujet attire les foudres : “Il faut bien qu’il y en ait qui travaillent” “Tu comprendras quand tu auras des enfants” “Tu crois que j’ai le choix ?”

Oui. Chacun remplit sa vie des contraintes, diversions, activités qu’il choisit ou s’impose, par “devoir” ou mimétisme, parce qu’il suit la norme sans la remettre en question. La vie est une question de choix et de priorités, pas de temps. Notre société capitaliste, dont le modèle repose sur la croissance, nous entraîne dans une course qui nous oblige à produire et consommer toujours plus. L’hypothèse de base est déjà questionnable : comment, dans un système cyclique (la Nature) dont le principe est “rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme”, a-t-on pu croire qu’un système “créons et consommons toujours plus” fonctionnerait ? La question étant évitée, nous participons au système, consommant et produisant toujours plus (minimum 35h et 5 jours par semaine) au détriment… du sommeil, du repos, de la connexion à la nature, des relations, des rêves, de l’art, de l’accomplissement personnel et collectif… (pssst : c’est enrichissant et pourtant c’est gratuit)

Dans la nature, les mammifères, d’autant plus ceux qui sont en sécurité en haut de la chaîne alimentaire (prédateurs), dorment 10 à 14 heures par jour. Concernant l’humanité, l’article sur le repos hebdomadaire de Wikipédia indique : “il est généralement admis que les civilisations premières vivaient en travaillant deux ou trois jours par semaine.” Pendant longtemps, l’oisiveté a été l’apanage des riches. Pourtant, au XXIème siècle, à l’heure où nous n’avons plus aucun prédateur et où les machines produisent à la place de l’homme, les individus s’épuisent au travail ou souffrent de ne pas en avoir. Particulièrement les plus aisés, dans des postes “à responsabilité”.

2/ Les émotions sont devenues un tabou. Alors qu’elles sont le tableau de bord de notre humanité et de notre unicité, elles sont le plus souvent ignorées ou ridiculisées. Les enfants apprennent très tôt à cesser de pleurer pour “devenir grands”. Dans les médias, elles sont au centre des sujets les plus voyeuristes et dégradants. Dans les entreprises, elles tentent d’être étouffées au profit du “business”. Des termes comme “sensible” ou “émotif” sont rarement utilisé dans un contexte valorisant. Au contraire, on les oppose, insidieusement, à la raison et à la force. Pourtant les émotions sont 100 % indispensables pour raisonner correctement !

En 1994, le neurologie Damasio, étudiant le cas de Phineas Gage, dénué d’émotions et dans l’incapacité de prendre des décisions suite à un accident au cerveau, puis d’Eliot, patient ayant subi l’ablation d’une tumeur située dans les méninges, démontre que « Les mécanismes permettant d’exprimer et de ressentir des émotions […] jouent tous un rôle dans la faculté de raisonnement. ». Eliot ne ressentait aucune émotion face à des photos choquantes et agissait uniquement de sang froid. Il pouvait réfléchir, parler, compter, se souvenir, mais était incapable de décider à bon escient, de gérer son temps et d’exécuter des tâches en plusieurs étapes. L’affaiblissement de la capacité à expérimenter des émotions pouvait être la source de ces comportements irrationnels. Selon Damasio, le cerveau serait, donc, une boucle d’infinis recoupements entre l’intellect et l’affect.

La conséquence à mon niveau : beaucoup de mes proches sont indisponibles ou épuisés, incapable d’écouter leurs émotions, leur souffrance ou leur besoin de repos simplement, et par conséquent peu disponible pour l’autre. Il m’arrive aussi d’avoir pour interlocuteur une personne fourrée le nez dans son smartphone… hello ? puis-je me joindre à cette conversation virtuelle ?

Souvent, j’admire ces résistants des autres époques : artistes, humanistes, philosophes des Lumières… qui ont su, en leur temps, remettre en cause les idées préconçues pour proposer des améliorations et les faire bénéficier au plus grand nombre. Où sont-ils aujourd’hui ? Qui va pouvoir faire évoluer le système, si ceux qui ont bénéficié de la meilleure éducation et qui disposent de quelque moyen, ne se posent pas de question et ne changent pas leurs comportements et leurs actes (d’achat pour commencer) ? Comment a-t-on pu construire un système qui nous isole et nous conditionne à ce point qu’il est si difficile de le remettre en cause ? Si bien que toute idée nouvelle est ignorée, raillée, ridiculisée, combattue, même par ceux qui pourraient en bénéficier…


[Extrait] Le jour où j’ai appris à vivre, L.Gounelle – De la complétude

“La société ne cesse de nous faire croire que nous sommes incomplets.
La nature nous rend notre complétude.”
Extrait de « Le jour où j’ai appris à vivre » de Laurent Gounelle :

– La nature nous rend ce que la société nous a confisqué.
– Quoi ?
– Notre complétude. (…) Nous sommes des êtres complets et la nature nous amène à le ressentir profondément, alors que la société crée en nous le manque. Elle sait nous faire croire et nous faire ressentir qu’il nous manque quelque chose pour être heureux. Elle nous interdit d’être satisfaits de ce que nous avons, de ce que nous sommes. Elle ne cesse de nous faire croire que nous sommes incomplets.

Ces propos avaient un écho particulier en lui. Cet état de complétude qu’elle évoquait correspondait bien à ce qu’il avait ressenti dans la nature, en effet. Un état si loin de ce goût finalement insipide et décevant que lui avait laissé sa première semaine consumée de plaisirs de toutes sortes, comme il l’expliqua à Margie. (suite…)


[Extrait] Les dix enfants que Mme Ming n’a jamais eus, EE.Schmitt (6) De la vérité

Extrait de “Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus” d’EE. Schmitt.

“- Il séjournera quelques années en prison.
Mais ça ne vous réparera pas, madame Ming.
– ça le réparera lui, peut être.”
“Une injustice s’efface si l’on parvient à l’oublier.”

“Après tout, peu importe la vérité, seul compte le bonheur, non ?” “La vérité c’est juste le mensonge qui nous plaît le plus, non ?”

“Si l’on prive quelqu’un du mensonge qui soutient son existence,
il s’effondre.” “Parfois, j’estimais que nos destinées ne devaient pas se restreindre à la réalité mais s’enrichir de rêves, de fantasmes, lesquels, s’ils ne sont pas la teneur des choses, témoignent de la vitalité de l’esprit ; une minute après, je regrettais qui ni madame Ming ni Ting Ting n’aient pu accepter le monde tel qu’il est. (…) “La vérité m’a toujours fait regretter l’incertitude.”

* * * * *

“La sincérité, c’est le contraire du discernement ! Pour atteindre l’harmonie entre soi et les autres, il faut analyser les pensées, les filtrer, en refouler certaines. La vérité ne constitue pas un but, elle n’a d’intérêt que si elle sert ; or, la plupart du temps, elle freine ; pis, elle détruit.”

“Shuang, mon chéri, ce que tu dis, les gens ne le saisissent pas, tes phrases provoquent un malentendu. – Maman, je me cantonne à la vérité ! Pourquoi avouer autre chose ? – Mon fils, la question me semble celle-ci : pourquoi les hommes ne supportent-ils pas la vérité ? Premièrement, parce que la vérité les déçoit. Deuxièmement, parce que la vérité manque souvent d’intérêt. Troisièmement, parce que la vérité n’a guère l’allure du vrai – la plupart des faussetés sont mieux troussées. Quatrièmement, parce que la vérité blesse. Je ne veux pas que tu mènes la guerre en croyant propager la paix. – Maman, que faire ? Mentir ? – Non, te taire. Le silence est un ami qui ne trahit jamais.”

“Shuang m’a obéi. Au début, ça révulsait tellement sa nature – se tenir coi – qu’il renâclait, après il a été encouragé par ses succès : plus il se taisait, plus on lui prêtait de profondeur ; plus il se taisait, plus ses employeurs lui supposaient des compétences. Les gens pouvaient enfin projeter leurs espérances sur lui.”

“Les idolâtres de la vérité se révèlent des barbares, la délicatesse surclassant la sincérité. Pour la cohésion de la communauté, on place la sérénité, l’entente, au-dessus du vrai.”

[Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus,
Eric-Emmanuel Schmitt]

Le résumé du livre ici :  (suite…)


[Extrait] Les dix enfants que Mme Ming n’a jamais eus, EE.Schmitt (5) Confucius

Extrait de “Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus” d’EE. Schmitt.

“L’herbe, si le vent vient à passer, s’incline nécessairement. Celui qui déplace la montagne commence à enlever les petites pierres.”

“Malgré le communisme ou le mercantilisme, l’Antiquité persistait. Confucius habitait le cerveau des hommes : sa défense de l’amour familial, son culte du respect, sa lutte contre les abus perduraient dans les têtes. A la différence des Européens qui conservent les ruines gallo-romaines au cœur de leurs métropoles mais oublient Sénèque, qui visitent les cathédrales en délaissant le christianisme, les Chinois ne logent pas leur culture dans les pierres. Ici, le passé constituait le présent de l’esprit, pas une empreinte sur la roche. Le monument demeurait secondaire, d’abord comptait le cœur spirituel, gardé, transmis, vivant, incessamment jeune, plus solide que tout édifice. La sagesse résidait dans l’invisible, l’invisible qui s’avère éternel à travers ses infinies métamorphoses, tandis que le minéral s’effrite.”

“Appliquez-vous à garder en toute chose le juste milieu.” “Pas trop d’isolement, pas trop de relations, l’exact milieu, voilà la sagesse”.  “L’homme supérieur ne demande rien qu’à soi-même ; l’homme trivial et déméritant demande tout aux autres.” “Le sage est calme est serein : l’homme de peu écrasé de soucis.” “Un homme heureux se contente de peu.”

“Qui plante une vertu ne doit pas oublier de l’arroser souvent.” “Apprendre sans réfléchir est inutile ; réfléchir sans apprendre est dangereux.” “Celui qui sait une chose ne devance pas celui qui l’aime ; mais celui aime une chose reste derrière celui qui s’en délecte.”

[Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus,
Eric-Emmanuel Schmitt]

Le résumé du livre ici :  (suite…)


La beauté de l’émotion

Dans le milieu professionnel, les émotions sont une faiblesse, elles embarrassent, dans les médias elles sont tournées en dérision ou en spectacle. L’émotion est une sorte de tabou dans notre société, pourtant c’est elle qui nous permet d’accéder à nous-mêmes et à l’autre. J’ai toujours su que les liens qui se créent lors de relations sincères et de moments particuliers sont les seuls qui comptent mais je n’osais plus l’exprimer, honteuse d’être sensible. J’espère ne plus jamais l’oublier. Je souhaite être libre d’aimer, de rire ou de pleurer et de partager comme aux premiers jours.


[Extrait] Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus, EE.Schmitt (3)
Expérience et Sagesse

Extrait de “Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus” d’EE. Schmitt.

“L’expérience est une bougie qui n’éclaire que celui qui la tient.”

“L’homme supérieur se montre amical sans familiarité ; l’homme vulgaire se montre familier sans amitié. (…) Si tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler ; si tu rencontres un homme médiocre, cherche ses défauts en toi. (…) Le sage décèle en lui la cause de ses travers ; le fou en accuse les autres.”

[Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus,
Eric-Emmanuel Schmitt]

Le résumé ici :  (suite…)