Bonheur au travail


[Extrait] Le Voyage d’Hector, F.Lelord
Du sourire des 20 ans au bonheur des 40

Dans « Le Voyage d’Hector ~ ou la recherche du bonheur » de François Lelord, Hector est un jeune psychiatre qui ne parvient pas à rendre ses patients heureux. Il décide d’entreprendre un voyage pour comprendre ce qu’est vraiment le bonheur. 

Et là, il raconta une histoire assez compliquée : il voulait savoir si le bonheur, ça dépendait surtout de si tout se passait bien dans votre vie, ou si ça dépendait surtout de votre caractère, si vous étiez déjà né comme pour être heureux. Pour ça, il étudiait depuis des années des jeunes filles (aujourd’hui, elles étaient devenues des dames) en leur demandant tous les ans, avec plein de questionnaires, si elles étaient heureuses, ce qui leur était arrivé dans l’année, mais aussi en examinant leur portrait quand elles avaient vingt ans.

– Et bien vous savez quoi ? dit le professeur. Il y a un rapport entre la sincérité et l’intensité du sourire à vingt ans et le bonheur à quarante !

[Le Voyage d’Hector ou La recherche du bonheur, François Lelord]


[Extrait] Le Voyage d’Hector, F.Lelord
Mesurer le bonheur

Dans « Le Voyage d’Hector ~ ou la recherche du bonheur » de François Lelord, Hector est un jeune psychiatre qui ne parvient pas à rendre ses patients heureux. Il décide d’entreprendre un voyage pour comprendre ce qu’est vraiment le bonheur. 

Il expliqua à Hector qu’on pouvait mesurer le bonheur

  • en questionnant les gens sur le nombre de fois où ils s’étaient sentis de bonne humeur, gais, joyeux, dans la journée ou dans la semaine
  • on pouvait aussi leur demander s’ils étaient contents de leur vie dans différents domaines
  • ou alors, on observait l’expression de leur visage qu’on filmait et qu’on mesurait par des moyens très compliqués. (On arrivait même à classer une douzaine de sourires différents, avec le sourire de quand vous êtes vraiment content ou le sourire que vous faites juste pour montrer que vous n’êtes pas énervé, alors que vous l’êtes quand même.)
La preuve qu’on mesure bien la même chose, c’est que si vous examinez un groupe de personnes avec ces trois méthodes, et qu’ensuite vous les classez selon leur score, les gens se retrouvent avec à peu près le même classement sur les trois méthodes de mesures !

[Le Voyage d’Hector ou La recherche du bonheur, François Lelord]


[Extrait] Le Voyage d’Hector, F.Lelord
Notre bonheur dépend de comparaisons

Dans “Le Voyage d’Hector ~ ou la recherche du bonheur” de François Lelord, Hector est un jeune psychiatre qui ne parvient pas à rendre ses patients heureux. Il décide d’entreprendre un voyage pour comprendre ce qu’est vraiment le bonheur. 

Notre bonheur dépend de comparaisons. Tenez, je vais vous poser 3 questions.

  • D’abord, je vous demande de réfléchir à l’écart qu’il y a entre votre vie actuelle et celle que vous aimeriez avoir
  • Et puis il demanda à Hector de réfléchir au deuxième écart : celui entre sa vie actuelle et la meilleure période de son passé
  • Troisième question, troisième écart. Réfléchissez à l’écart entre ce que les autres ont et ce que vous avez

Cette question parut très intéressante à Hector. Dans son pays, les pauvres étaient plus riches que la plupart des autres habitants du monde, mais ça ne les rendait pas heureux de savoir ça, parce qu’ils voyaient tous les jours que leurs compatriotes plus riches profitaient de plein de choses agréables mais trop chères pour eux, les pauvres. Et la publicité à la télé elle leur rappelait ça tous les jours. Avoir pas beaucoup, c’est une chose, mais avoir moins que les autres, c’est un peu comme se sentir le dernier de la classe, ça peut rendre malheureux. C’est pour ça que les gens pauvres (…) aiment bien la plage : sur la plage, tout le monde est presque pareil. 

On a montré que la somme de ces trois écarts – entre ce qu’on a et ce qu’on aimerait avoir, entre ce qu’on a aujourd’hui et le mieux de ce qu’on a eu dans le passé, et entre ce qu’on a et ce que les autres ont -, et bien cet écart moyen, c’est très lié au bonheur. Plus il est petit, plus on est heureux.

 [Le Voyage d’Hector ou La recherche du bonheur, François Lelord]


Manager, un métier à part entière

Beaucoup vous font croire que la voie managériale est la seule possibilité de réussite professionnelle. Certains vont même jusqu’à affirmer qu’en étant excellent dans le métier de vos futurs collaborateurs, l’exercice est un jeu d’enfant… Ce genre de raisonnement est une source de grande souffrance dans nos entreprises, autant pour ces managers égarés que pour leur équipe. Manager est un métier extraordinaire, mais pour ceux qui en ont la vocation et sont capables d’accueillir chaque individu avec ses talents et ses limites.

Le constat est là : de nombreux managers peinent à faire respecter les règles et à obtenir ce qu’ils souhaitent de leurs collaborateurs. La raison ? Bon nombre d’entre eux ont été promus pour leur expertise, rarement pour leurs prédispositions managériales.

Le management est pourtant un métier à part entière avec ses techniques, son savoir, son savoir-faire et son savoir-être. Et, comme pour tout métier, il y a lieu de se demander si nous sommes faits pour l’exercer et si nous pourrons nous y épanouir.

Appréhender l’humain dans toute sa diversité

(suite…)


[Extrait] Les enfants de la liberté, M.Lévy
L’amour sous toutes ses formes

– Cela pose un problème que…?
– Que tu ne sois pas juif ? Pas le moins du monde, dit maman en riant. Ni mon mari ni moi n’accordons d’importance à la différence de l’autre. Bien au contraire, nous avons toujours pensé qu’elle était passionnante et source de multiples bonheurs. Le plus important, quand on veut vivre à deux toute une vie, est d’être sûr que l’on ne s’ennuiera pas ensemble. L’ennui dans un couple, c’est ce qu’il y a de pire, c’est lui qui tue l’amour. Tant que tu feras rire Alice, tant que tu lui donneras l’envie de te retrouver, alors que tu viens à peine de la quitter pour aller travailler, tant que tu seras celui dont elle partage les confidences et à qui elle aime aussi se confier, tant que tu vivras tes rêves avec elle, même ceux que tu ne pourras pas réaliser, alors  je suis certaine que quelles que soient tes origines, la seule chose qui sera étrangère à votre couple sera le monde et ses jaloux.

Maman prend Georges dans ses bras et l’accueille dans la famille.
– Allez, file rejoindre Alice, dit-elle, presque la larme à l’oeil. Elle va détester que sa mère retienne son fiancé en otage. Et si elle apprend que j’ai prononcé le mot fiancé, elle me tue !

Alors qu’il s’éloigne vers la salle à manger, Georges se retourne et demande à maman au seuil de la cuisine comment elle a deviné qu’il n’était pas juif.
– Ah s’exclame maman en souriant. Voilà vingt ans que mon mari récite tous les vendredis soir une prière dans une langue qu’il invente. Il n’a jamais su un mot d’hébreu ! Mais il est très attaché à ce moment où, chaque semaine, il prend la parole en famille. C’est comme une tradition qu’il perpétue en dépit de son ignorance. Et même si ses mots n’ont aucun sens, je sais que ce sont quand même des prières d’amour qu’il formule et invente pour nous. Aussi, tu te doutes bien que lorsque je t’ai entendu tout à l’heure répéter presque à l’identique son charabia, je n’ai pas eu de mal à comprendre… Que tout cela reste entre toi et moi. Mon mari est convaincu que personne ne se doute de son petit arrangement avec Dieu, mais je l’aime depuis tant d’années que son Dieu et moi n’avons plus aucun secret.

A peine de retour dans la salle à manger, Georges se voit entraîner à l’écart par notre père.
– Merci pour tout à l’heure, grommelle papa.
– De quoi ? demande Georges.
– Eh bien de ne pas avoir vendu la mèche. C’est très généreux de ta part. J’imagine que tu dois mal me juger. Ce n’est pas que je prenne un plaisir quelconque à entretenir ce mensonge ; mais depuis vingt ans… comment leur dire maintenant ? Oui, je ne parle pas hébreu, c’est vrai. Mais célébrer le sabbat c’est pour moi entretenir la tradition et la tradition c’est important, tu comprends ?
– Je ne suis pas juif, monsieur, répond Georges. Tout à l’heure, je me suis contenté de répéter vos mots sans avoir aucune idée de leur sens, et c’est moi qui voulais vous remercier de ne pas avoir vendu la mèche. (…)
– Bon, écoute-moi, je te propose que notre petite affaire reste strictement entre nous. Moi je dis le sabbat et toi, tu es juif !
– Tout à fait d’accord, répond Georges.

Le dîner achevé, Alice raccompagne Georges jusqu’à la rue, attend qu’ils soient à l’abri de la porte cochère et prend son fiancé dans ses bras.
– ça s’est vraiment bien passé, et puis chapeau, tu t’es débrouillé comme un chef. Je ne sais pas comment tu as fait, mais papa n’a rien vu, il est à mille lieues de se douter que tu n’es pas juif.
– Oui, je crois qu’on s’en est bien sortis, sourit Georges en s’éloignant.

[Les enfants de la liberté, Marc Levy]


[Extrait] Les enfants de la liberté, M.Lévy

Une fois, une femme est venue ici. C’est Robert qui m’avait demandé de l’héberger. Elle avait dix ans de plus que moi, elle était malade et venait se reposer. J’ai dit que je n’étais pas médecin, mais j’ai accepté. Il n’y a qu’une chambre là-haut, alors qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Nous avons partagé le lit ; elle d’un côté, moi de l’autre, l’oreiller au milieu. Elle a passé deux semaines dans ma maison, nous rigolions tout le temps, on se racontait des tas de choses et je m’étais habitué à sa présence. Un jour, elle était guérie, alors elle est repartie. Je n’ai rien demandé, mais j’ai dû me réhabituer à vivre dans le silence. La nuit, quand le vent soufflait, on l’écoutait à deux. Seul, il ne fait plus la même musique.

Elle a frappé à ma porte deux semaine plus tard et m’a dit qu’elle voulait rester avec moi. (…) J’ai dit que c’était mieux pour nous qu’elle retourne auprès de son mari… De quelle fille de la brigade es-tu tombé amoureux ? Jeannot, je sais combien la solitude pèse, mais c’est le prix à payer quand on est dans la clandestinité.

Tu sais, Jeannot, cette amie dont je t’ai parlé tout à l’heure, elle m’a donné cette chance formidable ; elle m’a laissé l’aimer. Ce n’était que quelques jours, mais avec la tête que j’ai, c’était déjà un beau cadeau. Maintenant, il me suffit de penser à elle pour trouver un peu de bonheur. Tu devrais rentrer, la nuit tombe tôt en ce moment.

[Les enfants de la liberté, Marc Levy]