Archives du mois : décembre 2015


Tous conditonnés

“Visez le petit. Préparez votre cible. Marquez-la au front le plus tôt possible. Seul l’enfant apprend bien […] Les cigarettiers et les limonadiers savent que plus tôt l’enfant goûtera, plus il sera accro. Les neurosciences ont appris aux entreprises les âges idéaux auxquels un apprentissage donné se fait le plus facilement.”

[Patrick Georges, Michel Badoc,
Le neuromarketing en action : Parler et vendre au cerveau, Eyrolles, 2010]

Très éthique, n’est-ce pas ? On fait rentrer des messages à l’insu du système : “obtenir quelque chose de quelqu’un à son insu et contre sa volonté”. Michel Desmurget, chercheur en neurosciences, qualifie cela de viol dans cette vidéo :


[Extrait] Alors voilà, B.Beaulieu (2)
Greffe paranormale

Dans « Alors voilà, les 1001 vies des Urgences », Baptiste Beaulieu peint avec légèreté et humour les consultations qui s’enchaînent, les incroyables rencontres avec les patients et la vie réelle, difficile ou amusante, au sein de l’hôpital. Par ses histoires d’une grande sensibilité, à la fois touchantes et drôles, il restitue tout le petit théâtre de la comédie humaine. Voici un extrait relatant une anecdote intrigante :

“Melle Licorne, 19 ans, transplantée depuis deux semaines.. Son nouveau rein fonctionne, mais elle fait des cauchemars : “Toujours le même, il se répète chaque nuit depuis l’opération.” Le chef la rassure : “Les antalgiques provoquent parfois des troubles du sommeil.” Elle ne l’écoute pas :”Je suis dans un centre commercial et un train énorme me fonce dessus !”

Poussin regarde le chirurgien qui regarde Melle Licorne qui regarde son père qui regarde l’infirmière qui regarde Poussin. Personne ne dégaine : un vrai braquage à la mexicaine. Finalement, tour de passe-passe du chef qui sort un lapin de son chapeau : “On va baisser la dose de morphine.” Basta ! Ils quittent la chambre.

Poussin, tel un petit garçon croyant à la magie : “C’est très étrange : parmi tous les rêves possibles, elle fait celui-là ! Le don est anonyme, personne ne sait rien sur le donneur, hormis le chirurgien et nous.” Le chef sort un nouveau lapin du chapeau : “Je ne suis ni statisticien, ni mathématicien.” Pas magicien, non plus.

Le rein tout neuf de Melle Licorne provient d’un suicidé de 28 ans. Il s’est jeté sur des rails.

Dans son lit, la jeune fille regarde par la fenêtre : avec son rein tout neuf, elle ne passera plus trois fois quatre heures par semaine en dialyse.

[« Alors voilà, les 1001 vies des Urgences », Baptiste Beaulieu]


[Extrait] Alors voilà, B.Beaulieu (1)
Des choses simples compliquées et inversément

Dans « Alors voilà, les 1001 vies des Urgences », Baptiste Beaulieu peint avec légèreté et humour les consultations qui s’enchaînent, les incroyables rencontres avec les patients et la vie réelle, difficile ou amusante, au sein de l’hôpital. Par ses histoires d’une grande sensibilité, à la fois touchantes et drôles, il restitue tout le petit théâtre de la comédie humaine. 

Dans la vie… “Il suffit de regarder les choses simples derrière les choses compliquées et de s’émerveiller des choses compliquées derrière les choses simples.”

[“Alors voilà, les 1001 vies des Urgences“, Baptiste Beaulieu]


Le capitalisme, un outil de marchandisation de l’Être

Francis Cousin, philosophe et auteur de l’essai “L’Être contre l’Avoir”, explique dans sa conférence de février 2015, comment le capitalisme est un outil de marchandisation de l’Être, qui devient une chose. Sa nature est d’optimiser le processus de production avec pour seule vue le profit. “C’est un système, mais si c’était une personne, nous dirions que c’est un psychopathe”.

En s’appuyant sur Heggel et Marx, il oppose le principe d’échange, de troc et l’argent “le fétichisme de la marchandise” qui divise, aliène l’Être et mène invariablement aux dérives de notre société (spéculation, paupérisation, sur-exploitation de l’environnement, gestation pour autrui…) à une idée de communauté universelle basée sur le don, l’unité et le développement de l’Être (à l’image des communautés indigènes où chacun s’implique naturellement dans l’amour et le respect de soi et de sa nature, de l’autre et de l’environnement – cf. Danse avec les loups).