“Il y a, dans notre conscience, des blocs de souffrance, de colère et de frustration que l’on appelle “formations internes” ou “nœuds”, parce qu’ils nous ligotent et entravent notre liberté. […] Ces nœuds ou blocs de souffrance ont le pouvoir de nous dicter notre comportement.
Les formations internes ne sont pas toutes négatives. Certaines sont agréables, mais elles peuvent quand même nous faire souffrir. Le fait de goûter, d’entendre ou de voir quelque chose d’agréable peut devenir un nœud interne puissant. Dès qu’il disparaît, l’objet de votre plaisir commence à vous manquer et vous vous mettez aussitôt à sa recherche. Vous consacrez alors beaucoup de temps et d’énergie à essayer d’éprouver à nouveau ce plaisir. […] On n’arrive plus à s’en passer et l’on en veut sans cesse davantage. La force du nœud interne nous domine et dicte notre comportement. C’est pourquoi ils nous privent de notre liberté. (Ex : Tomber amoureux est une puissante formation interne. Quand vous l’êtes, vous pensez uniquement à l’autre. Vous n’êtes plus libre.)
Qu’ils soient agréables ou désagréables, tous les nœuds nous privent de notre liberté. Nous devrions donc protéger très soigneusement notre corps et notre esprit, afin de les empêcher de s’enraciner en nous. Les drogues, l’alcool et le tabac créent des formations internes dans notre corps, tandis que la colère, les désirs irrépressibles, la jalousie et le désespoir en créent dans notre esprit.”
[Thich Nhat Hanh]