Mes opinions

Article rédigé entièrement par l’auteur de cilaverce.


Le temps des vraies relations 2

Je suis fatiguée, en colère et triste de ces modes de fonctionnement. A la vitesse où les gens vivent et consomment et se consument, je parviens difficilement à trouver des amis, des collègues, de la famille, capable de prendre le temps d’une vraie relation… 

1/ Le temps est devenu un tabou. Le simple questionnement sur ce sujet attire les foudres : “Il faut bien qu’il y en ait qui travaillent” “Tu comprendras quand tu auras des enfants” “Tu crois que j’ai le choix ?”

Oui. Chacun remplit sa vie des contraintes, diversions, activités qu’il choisit ou s’impose, par “devoir” ou mimétisme, parce qu’il suit la norme sans la remettre en question. La vie est une question de choix et de priorités, pas de temps. Notre société capitaliste, dont le modèle repose sur la croissance, nous entraîne dans une course qui nous oblige à produire et consommer toujours plus. L’hypothèse de base est déjà questionnable : comment, dans un système cyclique (la Nature) dont le principe est “rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme”, a-t-on pu croire qu’un système “créons et consommons toujours plus” fonctionnerait ? La question étant évitée, nous participons au système, consommant et produisant toujours plus (minimum 35h et 5 jours par semaine) au détriment… du sommeil, du repos, de la connexion à la nature, des relations, des rêves, de l’art, de l’accomplissement personnel et collectif… (pssst : c’est enrichissant et pourtant c’est gratuit)

Dans la nature, les mammifères, d’autant plus ceux qui sont en sécurité en haut de la chaîne alimentaire (prédateurs), dorment 10 à 14 heures par jour. Concernant l’humanité, l’article sur le repos hebdomadaire de Wikipédia indique : “il est généralement admis que les civilisations premières vivaient en travaillant deux ou trois jours par semaine.” Pendant longtemps, l’oisiveté a été l’apanage des riches. Pourtant, au XXIème siècle, à l’heure où nous n’avons plus aucun prédateur et où les machines produisent à la place de l’homme, les individus s’épuisent au travail ou souffrent de ne pas en avoir. Particulièrement les plus aisés, dans des postes “à responsabilité”.

2/ Les émotions sont devenues un tabou. Alors qu’elles sont le tableau de bord de notre humanité et de notre unicité, elles sont le plus souvent ignorées ou ridiculisées. Les enfants apprennent très tôt à cesser de pleurer pour “devenir grands”. Dans les médias, elles sont au centre des sujets les plus voyeuristes et dégradants. Dans les entreprises, elles tentent d’être étouffées au profit du “business”. Des termes comme “sensible” ou “émotif” sont rarement utilisé dans un contexte valorisant. Au contraire, on les oppose, insidieusement, à la raison et à la force. Pourtant les émotions sont 100 % indispensables pour raisonner correctement !

En 1994, le neurologie Damasio, étudiant le cas de Phineas Gage, dénué d’émotions et dans l’incapacité de prendre des décisions suite à un accident au cerveau, puis d’Eliot, patient ayant subi l’ablation d’une tumeur située dans les méninges, démontre que « Les mécanismes permettant d’exprimer et de ressentir des émotions […] jouent tous un rôle dans la faculté de raisonnement. ». Eliot ne ressentait aucune émotion face à des photos choquantes et agissait uniquement de sang froid. Il pouvait réfléchir, parler, compter, se souvenir, mais était incapable de décider à bon escient, de gérer son temps et d’exécuter des tâches en plusieurs étapes. L’affaiblissement de la capacité à expérimenter des émotions pouvait être la source de ces comportements irrationnels. Selon Damasio, le cerveau serait, donc, une boucle d’infinis recoupements entre l’intellect et l’affect.

La conséquence à mon niveau : beaucoup de mes proches sont indisponibles ou épuisés, incapable d’écouter leurs émotions, leur souffrance ou leur besoin de repos simplement, et par conséquent peu disponible pour l’autre. Il m’arrive aussi d’avoir pour interlocuteur une personne fourrée le nez dans son smartphone… hello ? puis-je me joindre à cette conversation virtuelle ?

Souvent, j’admire ces résistants des autres époques : artistes, humanistes, philosophes des Lumières… qui ont su, en leur temps, remettre en cause les idées préconçues pour proposer des améliorations et les faire bénéficier au plus grand nombre. Où sont-ils aujourd’hui ? Qui va pouvoir faire évoluer le système, si ceux qui ont bénéficié de la meilleure éducation et qui disposent de quelque moyen, ne se posent pas de question et ne changent pas leurs comportements et leurs actes (d’achat pour commencer) ? Comment a-t-on pu construire un système qui nous isole et nous conditionne à ce point qu’il est si difficile de le remettre en cause ? Si bien que toute idée nouvelle est ignorée, raillée, ridiculisée, combattue, même par ceux qui pourraient en bénéficier…


Au-delà de nos peurs

Au-delà de nos peurs, nous accédons à ce que nous aimons, à ce dont nous rêvons. Mais comment y parvenir ? La seule façon de dépasser nos peurs est de les “affronter” nous dit-on. Alors j’ai essayé, malgré la peur, d’avancer et j’ai découvert que j’avais mal compris l’explication.

En réalité, il ne s’agit pas de passer à l’action et d’ignorer nos peurs ou de “faire avec”. Agir malgré la peur l’atténue (“tiens, ma crainte ne s’est pas réalisée ?”) mais ne suffit pas à la faire disparaître (“ce sera peut être pour la prochaine fois…”).

Pour dépasser nos peurs, il faut les regarder en face. Vraiment. Tel les héros de la mythologie, restons debout devant nos démons. Observons-les pour ce qu’ils sont : une possibilité. Oui, il est envisageable que votre pire crainte se produise. En réalité, il est certain qu’elle se produira à l’occasion… il n’y a plus qu’à l’accepter. Un exemple ?

Vous avez peur de l’avion ? Croyez-vous vraiment avoir peur d’une construction en acier ? Non… au fond, vous avez peur qu’un problème se produise… vous avez peur de souffrir ou… de mourir. J’ai une nouvelle pour vous : vous souffrez déjà souvent et… il est certain que vous allez mourir. Peut être pas dans un avion, mais ça vous arrivera 🙂 Et si votre heure est venue, dans un lit ou dans un avion, qu’est-ce que ça change ? Pour autant, qui a dit que la mort était une mauvaise chose ? Personne n’est revenu nous en parler. (En fait, certains l’ont fait – cf. expérience de mort imminente – et leur discours est plutôt enthousiaste, donc c’est peut être positif… et de toute façon inévitable : inutile de résister !). 

Bref, le principe c’est d’identifier précisément sa peur : la mort, la solitude, le rejet, l’inconfort, la folie… et l’accepter. Qu’est-ce que ça implique de se retrouver seul ? rejeté ? trahi ? humilié ? à la rue ? marginal ? dans l’inconfort ? Vous ne serez pas le premier à le vivre. Certains le choisissent (ermite, vagabond, légionnaire…) et y trouve un sens, des avantages. “La seule chose permanente dans la vie est l’impermanence”. Le changement est inéluctable, autant être préparé à l’aventure ! Tout se vit. La vrai question c’est comment VOUS le vivrez-vous ? Prêt à appréhender l’inconcevable et à trouver en vous de nouvelles ressources ?

Visualisez la situation, imaginez des opportunités, acceptez ce que vous ne pourrez pas changer et… dépassez la peur !


Imparfaits mais conscients

La prise de conscience est la première étape du changement. En constatant nos comportements, nous sommes capables de cerner les éléments à changer pour évoluer.

Pour autant, le changement ne doit pas être une contrainte, mais une envie, guidée par la motivation de tenter quelque chose de différent, de découvrir une autre façon de fonctionner plus positive. Ainsi, l’important n’est pas d’atteindre un résultat idéal, une “perfection” qui nous enferme dans une dynamique contraignante donc négative, l’important c’est de faire le premier pas, d’essayer et d’agir pour aller tout doucement avec un équilibre – pour nous et le monde – qui nous convient.

Gardons à l’esprit que nous sommes des êtres faillibles et qu’à ce titre nous continuerons de faire des erreurs. Alors travaillons surtout nos intentions et nos moyens : qu’ils soient, autant que possible, positifs, bienveillants et en cohérence avec notre humanité profonde.

Ainsi, n’oublions pas que, même s’il est plus facile de s’inspirer de quelqu’un d’exemplaire, les bonnes idées sont souvent énoncées par des personnes qui ne sont pas irréprochables (puisque humaines). Donc ne refusons plus les idées sous prétexte que le porteur n’est pas parfait ! Si l’idée nous dérange, ce n’est pas la faute du messager.

Vous cherchez comment vous engager ? Les sujets où les actions individuelles sont possibles sont nombreux : réduction des déchets, de la consommation intensive, de la consommation de produits animaliers, de la violence ordinaire (agressivité, fuite, manipulation)…


L’entreprise d’aujourd’hui c’est la seigneurie d’autrefois.

Définition de serf : « Condition de quiconque est tenu par la loi, la coutume ou un accord, de vivre et de travailler sur une terre appartenant à une autre personne et de fournir à cette autre personne, contre rémunération ou gratuitement, certains services déterminés, sans pouvoir changer sa condition. »

On devrait prévenir à l’accueil :
« Âmes sensibles s’abstenir – Merci de déposer votre conscience à l’entrée,
et surtout, n’oubliez pas de vous soumettre. » (au pouvoir, à l’argent)

Alors choisissez bien votre Seigneur !


La beauté de l’émotion

Dans le milieu professionnel, les émotions sont une faiblesse, elles embarrassent, dans les médias elles sont tournées en dérision ou en spectacle. L’émotion est une sorte de tabou dans notre société, pourtant c’est elle qui nous permet d’accéder à nous-mêmes et à l’autre. J’ai toujours su que les liens qui se créent lors de relations sincères et de moments particuliers sont les seuls qui comptent mais je n’osais plus l’exprimer, honteuse d’être sensible. J’espère ne plus jamais l’oublier. Je souhaite être libre d’aimer, de rire ou de pleurer et de partager comme aux premiers jours.