Archives du mois : juin 2015


Tous formatés et interchangeables ?

Comme le fait si justement remarquer Rémi dans sa vidéo “Ce qu’on ne vous a jamais dit sur l’école“, l’école est un système organisé comme les usines du siècle dernier !

Les profs comme les étudiants sont interchangeables, le parcours scolaire est une chaîne de fabrication qui formate l’élève (le produit) et assure sa qualité au travers de multiples “contrôles”, de sorte qu’à la sortie, les travailleurs sont interchangeables pour un même poste – pour que le système ne dépende pas d’une personne mais d'”une ressource humaine”.

Alors comment devenir indispensable dans un tel contexte ?

Devenez vous-même ! Par essence, vous êtes un produit unique, et irremplaçable (puisque unique). Vous êtes une combinaison de qualités et de valeurs, mises en évidence par l’amour que vous portez aux éléments de votre vie (travail, activité, loisirs, foyer, famille, amis et vous-même). Ce que vous aimez, c’est ce que vous êtes. Elle est là, votre valeur ajoutée ! Apprenez à la reconnaître.


et si la parité passait par la libération des hommes ?

J’ai côtoyé des féministes qui déploraient l’inégalité des postes et des salaires en entreprise, qui considéraient que la femme n’était pas encore l’égale de l’homme. En réalité, je crois que c’est l’homme qui n’est pas encore l’égal de la femme – et tant qu’il ne s’autorisera pas à être lui-même et à faire ce qu’il veut, même au travers d’idées les plus loufoques, ces différences existeront.

Des exemples ? Les femmes s’autorisent à devenir astronaute, camionneur, pompier ou soldat plus facilement que les hommes ne deviennent aide-soignant, homme au foyer, homme de ménage, puéricultrice ou sage-femme (!)… certains métiers sont encore connotés (coiffeur, maquilleur, couturier…).  La mode féminine permet de porter des shorts et pantalons, mais les hommes ne portent pas de robes et de jupes. Les femmes profitent d’artifice beauté : maquillage, vernis à ongle, bijoux… beaucoup plus nombreux que les hommes. (Un homme avec du vernis à ongle, ce n’est pas commun !). Les femmes expriment plus facilement leurs émotions et leur vulnérabilité que les hommes (“un homme ne pleure pas, il se doit d’être fort”).

Avec de telles croyances et de telles barrières, la vie d’un homme doit être bien limitée. Pourtant, vivre ses émotions, se mettre au service des autres, ou s’autoriser à être ouvertement différent, sont une source de joie que tous les êtres humains devraient se donner le droit de vivre. Il ne s’agit pas de nier nos différences, mais de s’autoriser à être nous-même, et à expérimenter la vie de la façon qui nous attire, que l’on soit homme ou femme. Alors seulement, l’équité sera rétablie… et notre société probablement plus juste.


Le pouvoir, une quête de reconnaissance

Après avoir lu “comment certaines entreprises détruisent nos meilleurs diplômés“, j’ai eu envie de réagir, voici. Dans l’article, l’auteur explique que la plupart des meilleurs diplômés sont captés par les banques et les sociétés de conseil, qui leur promettent argent, carrière et sécurité. 

Tout le système éducatif et social occidental est tourné vers la performance. Dès lors, le FAIRE et l’AVOIR s’oppose à l’ETRE, et l’individu n’a de valeur qu’au travers ce qu’il fait ou de ce qu’il possède. Dans notre société de consommation (immobilier, automobile, mode, technologie), l’entreprise a besoin de ce type de croyances pour continuer de croître. “Celui qui n’a pas de Rolex à 50 ans a raté sa vie”. La plupart des individus, conditionnés par leur éducation et la société, adhère inconsciemment à ce type de croyances. Les hauts diplômés particulièrement.

Combien de diplômés (nos futurs dirigeants) ont choisi leur formation par vocation ? et combien y ont atterri suite à une course effrénée aux résultats ? Propulsés via un système éducatif où la valeur est déterminée par une notation, où la compétition (concours, examens, entretiens) est encouragée pour déterminer qui est “le meilleur”, ces individus ont appris à exister principalement au travers de leurs résultats, d’où ils tirent leur confiance et leur valeur, ou en se comparant à l’autre. Les banques et les cabinets de conseil savent profiter de cette situation. Ils promettent tous les signes extérieurs de reconnaissance : argent et sécurité, statut social, compétition, progression de carrière… pour entretenir cette faille.

La plupart des peurs s’achètent (besoin de sécurité, d’appartenance, de reconnaissance), et le pouvoir est une course que poursuivent ceux qui ne parviennent pas à trouver Confiance et Force en eux. Ils ont besoin d’être “plus que” les autres ou de les contrôler pour prouver leur valeur.

Seuls les plus humbles sont libres : ceux qui reconnaissent et acceptent leurs forces au même titre que leurs faiblesses, et qui ne se laissent pas duper par tous les stratagèmes d’appartenance et de reconnaissance proposés par la société (mode, consommation, statut professionnel).

C’est ainsi que nous sommes souvent dirigés par les plus faillibles d’entre nous : ceux qui souffrent de n’avoir jamais été acceptés dans leur nature profonde, et qui continuent à courir après cette reconnaissance illusoire qu’ils devraient désormais chercher en eux. Alors que ceux qui se dévouent pour les autres, une cause ou un rêve (infirmiers, enseignants, artisans…) ne représentent que “la base” de notre société…

Oui, c’est bien la base de notre société, sans laquelle celle-ci ne tiendrait pas debout. Alors pourquoi ce terme a-t-il pris un sens péjoratif… parce qu’il vient des propos de ceux qui s’estiment supérieurs ? Sachez que nous sommes tous aussi valables.