Archives du mois : avril 2010


Communication : l’importance du concret

Même les experts ont besoin de transparence.

Prenons par exemple une jeune société de conception de logiciels dont le but est de construire « le prochain grand moteur de recherches. » Dans la société, il y a deux programmeurs qui possèdent à peu près les mêmes connaissances, qui travaillent dans deux bureaux voisins.

Pour l’un, « le prochain grand moteur de recherches » est synonyme d’exhaustivité, le moteur devant restituer tout ce qui se trouve sur le Web qui peut être pertinent pour la requête, aussi anecdotiques l’information ou la source soient-elles.
Pour l’autre, c’est synonyme de rapidité, assurer de très bons résultats en très peu de temps.

Ils ne travailleront pas dans le même sens tant que l’objectif ne sera pas plus concret.

[Extrait de Chip & Dan Heath
“Ces idées qui collent : Pourquoi certaines idées survivent et d’autres meurent”]


Communication & malédiction du savoir

La « malédiction du savoir » est le fait que nous tenions pour évidents les messages que nous voulons faire passer. Nous avons perdu la capacité d’imaginer ce que c’est que de regarder avec des yeux de néophyte. On oublie facilement que l’on s’exprime comme un spécialiste. Parler de manière concrète de sujets que nous connaissons depuis des années peut nous sembler artificiel. Mais si nous acceptons de faire cet effort, nous serons récompensés : notre public comprendra ce que nous sommes en train de dire et s’en souviendra. Ces problèmes de communication ont sans doute un parfum de déjà vu. Comment les résout-on ?

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Sauvez l’ours, éteignez la lumière

En Pologne, pour sensibiliser les passants à leur impact sur l’environnement, Greenpeace et l’agence Grupa 66 Ogilvy ont décoré les murs de la ville de pochoirs. Les dessins représentent des ours fermement attachés à des chaises électriques par lesquelles le courant doit transiter avant d’atteindre l’éclairage public. Un message simple est associé à ce visuel : Sauvez l’ours, éteignez la lumière.

[Source : paper-plane]


Les marques connues sont source de plaisir

Les marques connues sont source de plaisir et d’identification : notre cerveau nous fait apprécier les marques connues en intégrant à notre expérience sensorielle des informations de nature sociale, qui vont véritablement apporter un surcroît de plaisir.

Le neuroscientifique Read Montague et ses collègues ont donné à goûter à des volontaires deux sodas dans des gobelets incolores. Ces deux sodas étaient respectivement du Coca-cola et du Pepsi-Cola.
Lors d’une dégustation “à l’aveugle” (sans savoir ce que les gobelets contenait), une majorité de volontaires a déclaré préférer le gobelet contenant du Pepsi-Cola. Le goût intrinsèque du Pepsi-Cola semble donc meilleur que celui du Coca-Cola.
Mais lorsqu’on a répété l’expérience en laissant les volontaires verser eux-mêmes le breuvage de la canette dans leur verre, ils ont été une majorité à préférer le Coca-Cola. La connaissance de la marque avait changé leur perception gustative.
R.Montague a observé ce qui se passait dans leur cerveau, et a constaté qu’une zone nommée cortex préfontal s’activait : cette zone du cerveau est un carrefour entre les  informations de nature sociale et nos émotions. Autrement dit, ce cortex préfontal prend conscience du fait qu’une majorité de personnes aime le Coca-Cola et va modifier le resssenti émotionnel en conséquence. Les buveurs ressentent effectivement plus de plaisir à boire du Coca-Cola quand ils le savent, et ne le disent pas uniquement par conformisme.

Dans ce contexte, le rôle des médias et de la publicité est absolument central. Ce sont les médias qui assurent la visibilité d’une marque et vont donc submerger notre cerveau d’informations sociales ad hoc, conçues pour augmenter notre plaisir et stimuler notre recherche de produits marqués.

[Extrait de : 150 petites expériences de psychologie des médias]


Excès de confiance & désir de savoir

Les personnes qui souffrent d’un excès de confiance admettrons plus volontiers une lacune si elles se rendent compte que d’autres ne sont pas d’accord avec elles.

Nancy Lowry et David Johnson ont étudié un contexte d’enseignement dans lequel des élèves de CM1 et de CM2 devaient débattre d’un sujet. Dans un groupe, la discussion a été conduite de façon à favoriser le consensus. Dans l’autre, la discussion était conçue pour susciter des désaccords sur la bonne réponse.

Les élèves qui sont parvenus au consensus étaient moins intéressés par le sujet, ont moins travaillé et étaient moins enclins à aller à la bibliothèque pour chercher des informations complémentaires. La différence la plus intéressante, toutefois, est apparue lorsque les professeurs ont projeté un film consacré au sujet de la discussion – pendant la récréation. Seulement 18% des élèves du groupe consensuel ont manqué la récré pour regarder le film alors que 45% des élèves de l’autre groupe sont restés. Le désir de savoir – découvrir qui avait raison – peut être plus puissant que le désir de s’amuser.

[Extrait du livre de Chip & Dan Heath
“Ces idées qui collent : Pourquoi certaines idées survivent et d’autres meurent”]