Je lui ai demandé pourquoi il ne m’avait pas raconté tout cela plus tôt, pourquoi avoir attendu tout ce temps. Il a haussé les épaules.
– Qu’est-ce que tu voulais que je te dise ? (…) Beaucoup de copains sont tombés sous ces rails, nous avons tué. Plus tard, je veux juste que tu te souviennes que je suis ton père.
Et bien plus tard, j’ai compris qu’il avait voulu peupler mon enfance d’une autre que la sienne.
Sous cette terre de France, reposent les copains. Chaque fois qu’ici ou là j’entends quelqu’un exprimer ses idées au milieu d’un monde libre, je pense à eux. Alors je me souviens que le mot “Etranger” est une des plus belles promesses du monde, une promesse en couleurs, belle comme la Liberté.
[Les enfants de la liberté, Marc Levy]