Le consom’acteur transforme les médias


Ce mois-ci j’ai participé à un autre blog : http://blog.weave.eu/
Nous y proposons une analyse du secteur médias et une revue de presse sur ce même thème.

Conditionné par les nouvelles technologies et les usages qui en découlent, le secteur des médias est en pleine mutation et se cherche un nouveau modèle pour faire face à la fragmentation de l’audience et survivre à la guerre des contenus.

La vision apportée par cet article n’est que le prélude à une série d’articles d’actualités et d’analyses, que nous vous délivrerons au fil des prochains mois. Presse, Radio, Télévision, Internet… Bienvenue dans le monde des médias !

Le consom’acteur aux commandes de la transformation du secteur des médias

Bienvenue dans un secteur aux frontières imprécises.

Le secteur des médias est un vaste secteur, dont les frontières sont plus ou moins bien définies.

Il est convenu qu’il regroupe tous les acteurs concourant à la diffusion de contenu via des médias. Les médias étant des moyens impersonnels de diffusion large et collective d’informations, d’opinions, quel qu’en soit le support. Selon l’interprétation de cette définition, le secteur englobera donc uniquement les médias traditionnels : presse, radio, télévision, auquel s’ajoute Internet – ou plus largement : l’affichage, le cinéma, la production de toute sorte de contenu (vidéo, musique, livre, jeux vidéo, logiciel, multimédia), voire même l’industrie du divertissement !

Un secteur conditionné par de nouvelles technologies et de nouveaux usages.

Regarder le JT de 13h à 15h sur le banc d’un parc, partager l’actualité avec mon réseau d’amis, la commenter et démultiplier l’information, promouvoir mes vidéos préférées et participer à la création de nouveaux contenus… Ces usages vous semblent aujourd’hui familiers ? C’est le résultat de plusieurs décennies d’évolution technologique.

De l’évolution technologique…

Il y a à peine 30 ans, l’information était consommée de manière passive, statique, « linéaire » (« des médias vers moi ») en lisant la presse, en écoutant la radio ou en regardant la télévision. Puis, de nouvelles technologies sont apparues pour accéder à l’information : minitel, ordinateur personnel, Internet, téléphone mobile… en suivant une courbe de croissance exponentielle. La dernière décennie a ainsi connu une véritable révolution technologique, permettant désormais de partager l’information.

Grâce aux progrès exceptionnels accomplis en termes de miniaturisation, de stockage de données, de réseau et d’autonomie, de nouveaux types de supports ont bouleversé les usages. On notera notamment l’apparition des offres triple play (2003), de la presse gratuite (2002), des podcasts (2004), des réseaux sociaux – myspace et linkedin (2003), youtube, facebook et twitter (2005), des smartphones (2007) et des tablettes (2010), et pour finir de la télévision HD puis 3D puis connectée (2009).

… à l’évolution des usages.

S’il y a 30 ans nous consommions l’information de manière passive et linéaire, nous sommes aujourd’hui devenus ce que nous appellerons des « consom’acteurs ». Le consom’acteur lit / consomme l’information, la commente, la communique et parfois la fabrique. Ce nouveau rapport à l’information se décline sous différents angles : la mobilité, la temporalité, le partage, et le multi-supports. Désormais hyperconnecté (utilisation de plusieurs moyens de communication en même temps tel que l’e-mail, la messagerie instantanée, le téléphone, le face-à-face et le Web 2.0), le consom’acteur consomme l’information “où il veut, quand il veut, avec qui il veut et sur le support qu’il veut » (en anglais “ATAWAD” pour “Any time, any where, any device”).

Un secteur condamné à évoluer.

Une fragmentation de l’audience…

La démultiplication des diffuseurs, des nouveaux canaux de diffusion et la diversification des supports génèrent une fragmentation de l’audience. Ce phénomène de fragmentation est accentué par l’utilisation simultanée de plusieurs supports. Ces usages posent le problème de la monétisation des espaces : comment valoriser les encarts publicitaires lorsque l’utilisateur fait plusieurs choses à la fois (multitasking) ?

Pour exploiter au mieux le multitasking, les diffuseurs proposent de plus en plus d’étendre l’expérience utilisateur sur plusieurs médias. Ainsi, soit les contenus sont construits et adaptés de façon “globale” sur les différents supports (stratégie transmédia), soit des expériences utilisateurs complémentaires sont proposées sur les différents médias. Cette démarche offre aux annonceurs de nouvelles voies dans la définition de leurs stratégies marketing : il s’agira d’adresser le consom’acteur où qu’il soit et sur n’importe quel support… de manière structurée.

… impliquant une réflexion sur le modèle économique…

Si les usages ont complètement changé ces dernières années, la situation est un peu différente concernant le modèle économique des médias. En effet, de nouveaux modèles sont apparus : presse gratuite, freemium (offre semi gratuite), ou encore diversification (sites annexes, produits dérivés, offres d’achats groupés, prestation de services d’agences Web,…). La manière de consommer l’information a évolué. “Selon le Centre d’analyses stratégiques, les Français lisent de moins en moins de presse payante : de 43% en 1989 ils sont passés à 36% en 1997 puis à 29% en 2008. Si le numérique a depuis changé la donne, l’impératif pour les éditeurs de presse en ligne est de trouver des nouveaux leviers de monétisation en étendant leurs offres multimédias et élargissant les formats publicitaires sur différents supports (source : http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/medias-en-ligne/)”.

Les médias sont donc toujours plus dépendants de la publicité qui reste leur principale source de revenus avec pour certains les subventions de l’Etat.

… et une nouvelle problématique : la maîtrise des contenus

Or pour convaincre les annonceurs, les médias doivent séduire un consom’acteur exigeant et zappeur pour valoriser leur audience. Ce dernier possède désormais une réelle influence : par ses choix et ses interventions (commentaires sur les marques, adoption de nouveaux contenus…), il crée les tendances. Avec Internet et les réseaux sociaux, il est aussi facilement identifiable : les messages peuvent désormais être personnalisés, adaptés à un public ciblé. Cette audience qualifiée est très recherchée des annonceurs. Or, seul le contenu permet d’attirer ce consom’acteur. La maîtrise des contenus devient donc l’un des principaux enjeux des médias, l’élément de différenciation face à la concurrence : la guerre des contenus est ouverte entre les acteurs du secteur.

Les acteurs traditionnels peuvent-ils conserver leur business model et adresser les nouveaux usages d’un monde de plus en plus connecté ? Quid de l’incursion de nouveaux acteurs dans ce secteur ?

[Source : blog weave]

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