Sans consentement, que de violence !


Où commence la violence ? Qu’est-ce qui est acceptable ? La violence physique n’est plus tolérée dans notre société, mais qu’en est-il de l’autoritarisme, de l’abus de pouvoir ou de la manipulation ? et des jeux psychologiques ? Quelles limites s’autorisent-on à affirmer ou non au regard de ce qui est toléré dans notre environnement ? Comment positionner le curseur entre ses besoins et ceux des autres ?  Et si la violence démarrait déjà quand le consentement disparaît ? Petite réflexion sur la question.

Le Larousse propose deux définitions principales à la violence :

  1. Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice 
  2. Contrainte, physique ou morale, exercée sur une personne par la force ou l’intimidation, en vue de l’inciter à réaliser un acte déterminé.

Nous avons l’habitude de retenir la première pour qualifier ce qui est violent ou non. L’OMS retient d’ailleurs cette définition, en évaluant la violence au regard de ses conséquences : “(…) qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès“. Si bien qu’il est aisé de s’insurger pour des actions physiques brutales, mais le débat est plus houleux dès lors qu’il s’agit de jeux psychologiques. En effet, les dommages psychologiques sont intimement personnels, donc subjectifs et plus difficiles à déterminer de façon générique.

Pourtant, en adoptant la deuxième définition, le sujet se clarifie. En effet, contraindre, c’est “imposer, obliger ou empêcher quelqu’un de faire quelque chose contre sa volonté, via des pressions “. Or la volonté, c’est “la faculté de déterminer librement ses actes, selon ce qu’on veut“. Et comment s’assure-t-on de la volonté d’une personne ? En obtenant son consentement ! CQFD.(*Consentement : “action de donner son accord à une action, à un projet“)

Ainsi, dès lors qu’un acte d’autrui est obtenu sans son consentement éclairé (c’est à dire sans que le consentement découle de pression ou de manipulation), il y a un déséquilibre dans la relation, qui peut devenir violent à termes pour la personne qui le subit (entraîner des conséquences qui impactent son bien-être), surtout s’il se manifeste de façon répétée, dans la durée. Et celle-ci risque d’entrer en réaction à un moment ou l’autre, par une violence contre elle (soumission, fuite) ou contre son interlocuteur (rébellion, agressivité).

La règle d’or – ou éthique de réciprocité – est une règle morale présente dans toutes les grandes religions et cultures. Elle énonce : « traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Plus précisément, la règle d’or sous-entend « abstiens-toi de faire souffrir autrui » ou « traite autrui en respectant sa volonté ». Car nous n’avons pas tous les mêmes limites et les mêmes envies. Même si vous adorez les sports extrêmes, évitez d’y inscrire votre belle-mère qui a le vertige, sous prétexte que vous auriez adoré sauter à l’élastique !

Concernant le consentement, il est obtenu si la personne s’exprime librement, sans se sentir redevable vis à vis de son interlocuteur. Forcer le consentement de l’autre, par la contrainte ou la manipulation : victimisation pour attirer la pitié, bouderie, insinuation, culpabilisation, reproche, remarque désobligeante, chantage, contrainte, ordre, menace, agressivité… ou une question fermée n’acceptant pas le refus (surtout si elle provient d’une figure d’autorité #abusdepouvoir ) : “Tu feras ça, n’est-ce pas ?” – c’est un comportement abusif ! Qui n’a jamais utilisé un de ces stratagèmes ou “jeux psychologique” pour influencer l’autre ? C’est la technique du “persécuteur” du triangle de karpman (vidéo pour comprendre le triangle de Karpman) qui tente de soumettre son interlocuteur à un état de “victime”. Dans le milieu professionnel, c’est un fonctionnement souvent accepté, du fait de la structure hiérarchique des sociétés et de notre éducation qui nous a appris dès tout jeune à nous soumettre à l’ordre (cf. Expérience de Milgram). Mais ce n’est pas OK !! (vidéo pour comprendre les jeux de pouvoir)

Une société plus saine reposerait sur deux principes : l’affirmation de soi et le respect des autres. Que chacun soit capable :

  • d’être autonome pour satisfaire ses besoins
  • de faire des demandes claires #affirmationdesoi
  • et de respecter la volonté (le droit de dire non) de son interlocuteur

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