Citoyenneté


Des polémiques autour des -ismes

J’ai essayé de comprendre pourquoi la cancel culture et autres mouvements anti-isme suscitent autant de polémiques. Voici mes réflexions.

LE BESOIN DE RECONNAISSANCE & PROTECTION DES VICTIMES
D’un côté, nous avons des personnes qui ont été victimes d’abus, liés à une de leurs caractéristiques identitaires intrinsèques. Elles sont violentées parce qu'”elles sont”, parce qu’elles existent.

Elles cherchent à obtenir réparation :
1- RECONNAITRE leur souffrance et les abus inadmissibles
2- DENONCER le climat qui a permis de tels abus
3- PROTEGER via des mesures pour que n’existent plus de discriminations, abus et violences.
4- CHANGER l’environnement pour qu’il ne véhicule plus les mêmes croyances – ou les assortir du recul nécessaire pour les dénoncer.

LE REFUS D’ÊTRE CULPABILISE
& L’ENVIE DE PASSER A AUTRE CHOSE DES TEMOINS
De l’autre côté, nous avons des représentants (contemporains, descendants) des persécuteurs, qui :

1- ne souhaitent pas être assimilés, par généralisation abusive, aux persécuteurs
2- tiennent à leur patrimoine, aux références historiques et culturelles, qui animent leur environnement et leur ont procuré de la joie malgré leurs défauts
3- ont envie de construire du nouveau, plutôt que de ressasser le passé

Exemple avec la cancel culture (mouvements féministes), je trouve essentiel de mettre en lumière les croyances sexistes véhiculées par notre culture (défauts de consentement, abus, violence) et de demander à limiter (pour ne pas les valoriser et renforcer le phénomène) ou encadrer leurs apparitions (en y apportant du recul) – mais je n’aime pas l’idée de censurer ou détruire les traces (ce serait nier la réalité), ni de stigmatiser tous les hommes comme s’ils étaient tous imprégnés et responsables des dérives.

MA CONCLUSION

J’espère qu’il est possible de réparer sans abimer en retour ?
J’espère qu’il est possible de dénoncer sans détruire à son tour ?
J’espère qu’il est possible de construire l’avenir sans nier le passé –
pour écrire l’Histoire plutôt que la brûler…

Je veux être à l’écoute de ceux qui ont vécu des traumatismes et ont besoin d’être réparés – et en même temps, j’ai envie de construire demain. C’est pourquoi j’essaie de séparer les sujets pour comprendre ce qui relève de la projection et ce qui est inacceptable.

Je me rends compte qu’en tant que représentante de certains stéréotypes (occidental par exemple) je porte le fardeau des agissements de mes ancêtres et mes contemporains, et que je peux être la surface sur laquelle se projette le théâtre de l’Histoire.

Je me rends compte que, même sans en être responsable, puisque nous ne sommes pas en accord avec, chaque génération doit réparer ce qu’ont fait les précédentes, en écoutant les souhaits non-violents des victimes. Prêter attention, Comprendre, Reconnaître/Dénoncer, Réparer/Protéger.

…Avant de pouvoir construire autre chose.

En effet, quand pourrons-nous à nouveau partager nos différences avec joie et curiosité, sans qu’elles soient entachées de jugement (je te juge donc je me sens supérieur) ou de l’ombre du passé ? Quand nous aurons désherbé et pris soin du terrain qu’on occupe. Alors nous pourrons replanter. En fait, on ne crée jamais sur un terrain vierge 


L’entreprise pyramidale, le royaume du non-consentement

Définitions.
– Hiérarchie = “Organisation sociale fondée sur des rapports de subordination (selon les pouvoirs, la situation de chacun).”
– Subordination = “Fait d’être soumis (à une autorité)”
– Soumission = “asservissement – docilité – obéissance – résignation” 

Alors… Le non consentement dans les entreprises pyramidales, on en parle ? Êtes-vous toujours maître de votre activité, votre planning, vos relations dans un tel contexte ? Avez-vous les moyens de vous affirmer ou seulement le choix de démissionner ?


A propos de la cancel culture

Que ce soit au nom de l’anti-racisme dans un contexte post colonial, ou du féminisme dans un contexte post patriarcal… doit-on effacer toute représentation des populations victimes ?

Je suis perplexe et je me demande comment pourrait être traité le sujet ?

Voilà le problème :

  • il existe des inégalités et des abus sur des typologies de personnes
  • les victimes y voient comme cause les représentations véhiculées dans la culture ambiante et s’y attaquent
    = Désormais toute représentation devra être valorisante ou dénoncée

En fait le problème, c’est le sujet de la représentation. Montrer une réalité, c’est toujours la simplifier. Ce qu’on choisit de montrer trahit nos stéréotypes et nos intentions.

J’imagine que dénoncer des oeuvres, c’est dénoncer les représentations et les agissements de l’époque.

Et j’aime bien l’idée de remettre en question les croyances communes (mais sans hargne et sans détruire les œuvres, c’est notre patrimoine et notre histoire !)

Malheureusement, dans un tel contexte, toute représentation sera remise en question 😢 (parce que créer les clichés opposés c’est pas mieux : Mulan, Rebelle…) mais est-il seulement possible d exposer la complexité et la confusion de la réalité ? De montrer chaque personne dans toutes ses dimensions psychologiques : victime, persécuteur et sauveur à la fois ?

En fait, le problème, ne serait-ce pas l’énergie négative ?

Utiliser ces oeuvres pour en faire une plus grande qui met en lumière les clichés qui nous guident au présent et proposer autre chose pour l’avenir serait plus apprécié que d’essayer de détruire le passé.


La servitude volontaire

SOYEZ RÉSOLUS A NE PLUS SERVIR ET VOUS VOILÀ LIBRES.

Dès lors qu’il n’y a plus d’opprimés, il n’y a plus d’oppresseurs. Désobéir, ce n’est pas forcément lutter (combattre le pouvoir par une action révolutionnaire c’est le nourrir et le légitimer puisque c’est réclamer au pouvoir les miettes de sa liberté). Désobéir, c’est prendre conscience que notre état de servitude est volontaire et qu’il n’est pas une fatalité. Désobéir, c’est cesser d’agir contre sa volonté, sans violence ( = retrait de l’action servile). C’est la réappropriation de sa force comme fermeté de l’âme, de sa capacité à simplement dire… non. La liberté est la capacité réelle (les moyens) de pouvoir réaliser sa volonté.

L’oppresseur a davantage besoin de l’opprimé que l’inverse. La soumission est l’essence même du pouvoir. La domination est un rapport de force… qui s’exerce d’abord par la ruse. Par exemple, par le divertissement. L’accoutumance au divertissement abrutit notre esprit, abolit notre volonté et nous fait perdre le goût de notre liberté.

La servitude volontaire, c’est l’abandon de sa liberté en échange d’un confort psychologique. Elle est consentie par habitude (conditionnement social), par confort de pouvoir se positionner en victime ( = compassion) plutôt que de se responsabiliser, et de pouvoir classer le monde entre gentils et méchants.


Le féminisme est une arnaque

Que “la femme soit l’égale de l’homme” ? Non !
C’est prendre le problème à l’envers.

Voilà comme évolue notre culture : de Cendrillon et la Belle au Bois Dormant à Mulan et Rebelle. Les filles se défont de leurs chaînes… pour devenir des conquérantes ?! Dans un monde toujours plus compétitif au détriment de la planète, le modèle reste celui de la lutte de pouvoir ? Non !

Notre société évoluera quand “l’homme sera l’égal de la femme” !
Quand l’idéal féminin primera sur le modèle masculin.

Dans une société évoluée, l’homme s’autorise les larmes, la douceur et les paillettes. Dans une société évoluée, l’homme tire sa fierté du nettoyage et du service aux autres. Dans une société évoluée, l’homme équilibre son temps entre la création, l’entretien, la découverte et le partage. Dans une société évoluée, l’homme promeut la collaboration et les succès communs.

Car quand l’homme pleurera la misère et désirera le vivant ; quand l’homme nettoiera sa maison et le cul de son môme ; quand l’homme sera présent dans son foyer et sa communauté plus qu’au travail ; quand l’homme mènera des projets solidaires…

…alors l’homme sera prêt à pleurer sur le monde et motivé à lui redonner son clinquant ; l’homme sera prêt à valoriser (financièrement) les tâches domestiques et les relations humaines ; l’homme sera prêt à assumer sa responsabilité citoyenne ; l’homme sera prêt à partager pouvoir et richesse pour relever les défis planétaires, en avançant main dans la main.

Je connais beaucoup de ces hommes, et je peux vous assurer que c’est avec eux que nous (les femmes ;-P) faisons évoluer le monde.





L’erreur du féminisme

Je regrette que le féminisme ne s’appelle pas humanisme. En adoptant le point de vue d’une communauté victime, on mélange thérapie et politique, on mélange besoin de reconnaissance et d’encadrement de la violence / et nécessité de faire évoluer les stéréotypes de genre, les normes culturelles historiques et le système hiérarchique de notre société.

Pourtant, les hommes sont également victimes d’un système “loi du plus fort” basé sur la subordination (=soumis à…) et la compétition pour s’en extraire (via le sommet). Les hommes sont également victimes des stéréotypes qui divisent, les incitent à masquer leur sensibilité, leur éventuel goût pour ce qui est dit féminin, et à éviter certains métiers ou activités.

Le vrai sujet, c’est de se rassembler pour œuvrer pour une société avec un équilibre des pouvoirs, un partage des richesses, où chacun a une place où s’épanouir, où chacun peut subvenir à ses besoins et choisir ce qui constitue son identité et son parcours, sans subir d’obstacle, de jugement, de moquerie ou de violence. Le vrai sujet c’est de s’engager pour le respect et la tolérance. #humanisme


Anacyclose : le cycle des régimes politiques

L’anacyclose est une théorie cyclique de la succession des régimes politiques, exposée par Platon dans La République au Livre VIII (545a-546b)1, développée par l’historien grec Polybe de Mégalopolis, admise par Cicéron et reprise par Nicolas Machiavel.

Polybe décrit un cycle en six phases qui fait basculer la monarchie dans la tyrannie, à laquelle fait suite l’aristocratie qui se dégrade en oligarchie, puis vient la démocratie, qui entend remédier à l’oligarchie, mais sombre, dans une sixième phase, dans le pire des régimes qui est l’ochlocratie, où il ne reste plus qu’à attendre l’homme providentiel qui reconduira à la monarchie. (Source : Wikipédia)