Il y a quelque années, j’ai eu avec un ami, une discussion sur la confiance. La question posée était celle-ci : “Est-ce que la confiance se gagne ou se perd ?“. Depuis, j’ai pu faire l’expérience de situations qui me permettent de répondre plus clairement. Voilà mon idée du jour sur la question.
D’après le dictionnaire, la confiance repose sur un sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose. Pour paraphraser, je dirai que la confiance repose sur l’assurance que cette personne ne nous blessera jamais (volontairement). Mais qu’est-ce qui nous blesse ?
Tout est question d’intuition et de foi. Ainsi, il y a des personnes à qui nous accordons rapidement notre confiance, car nous sentons que nous pouvons nous fier à elle. D’autres, en revanche, nous mettent mal à l’aise, et la route est longue avant que nous comprenions leur fonctionnement et ne leur fassions confiance. Ici, la confiance se gagne.
Nous nous fions donc plus facilement aux personnes que nous comprenons, qui nous ressemblent. La confiance serait liée à notre vécu et à l’adéquation de l’autre à notre fonctionnement et nos valeurs. Partant de cette hypothèse, plus une personne aura des valeurs élevées ou des idées étroites, plus elle sera susceptible d’être offensée et plus il lui sera difficile d’accorder sa confiance. A l’inverse, plus une personne sera ouverte, plus elle sera à même d’accepter les différences ou l’agressivité de l’autre, et plus elle accordera sa confiance rapidement. Finalement la confiance en l’autre dépend beaucoup de la confiance en soi.
Il pourrait également exister autant de niveaux de confiance, qu’un individu a de facettes. “J’ai confiance en sa loyauté, mais assez peu en sa ponctualité.”A moins que la confiance ne repose sur la connaissance de soi et de l’autre.” Je connais mes limites, je comprends ses défauts, je détermine ainsi le périmètre de notre relation où je suis en confiance.”Trahir ou perdre la confiance ne serait rien d’autre qu’une sortie de ce périmètre. La personne déroge de ce que nous attendions d’elle, de l’estime que nous placions en elle ; elle nous déçoit, nous blesse, et c’est nous-même que nous fustigeons d’avoir mal jugé cette personne.
Pour retrouver la confiance, il faudrait alors faire le deuil de cette projection (les 5 étapes : choc, colère, marchandage, dépression, acceptation), réamorcer un vrai dialogue fait d’écoute et de compréhension et réajuster le périmètre.
En résumé, les mots clés :
- confiance = sécurité ; confiance ≠ blessure ;
- qu’est-ce qui nous blesse ? quelles sont nos limites ? quelles sont nos valeurs ? = connaissance de soi
- connaissance de soi + intuition de l’autre = périmètre de confiance
- communication = réajustement de la confiance